Vous avez terminé les vendanges pour le millésime 2021, que pensez vous de cette récolte ?

2021 est une bonne année pour la qualité mais de faible quantité. Les pluies abondantes ont été un réel problème pour certains. Cependant chez Cullen, nous avons réussi à éviter ces problèmes en récoltant au bon moment. C’est aussi une année particulière avec la crise sanitaire. Nous avons manqué de main-d’œuvre pour les vendanges.

Le domaine fête ses 50 ans cette année et vous avez toujours vécu sur place. Quel est le chemin parcouru ?

Dès 1971, les traitements chimiques ont été réduits et la protection de l’environnement a été primordiale pour mes parents. En 1998, nous sommes passés à la viticulture biologique sur tout le domaine. Il y a ensuite eu un travail en profondeur pendant 6 ans pour passer en biodynamie.
Depuis 2004, je suis extrêmement heureuse d’avoir un domaine certifié en biodynamie et la qualité des vins s’en ressent.
C’est l’aboutissement d’un travail effectué sur plus de 30 ans par mes parents et moi-même et nous en sommes fiers.

La région de Margaret River se situe à la pointe Sud-Ouest de l’Australie, comment a démarré ce projet ?

Au début de l’année 1965, mes parents ont réfléchi à l’utilisation de leurs terres agricoles et l’idée de planter de la vigne leur est venue. Ils ont alors contacté un ami, le Dr John Gladstones, qui était à l’époque maître de conférences à l’Université d’Australie occidentale. Il avait effectué un travail de recherches et publié un rapport intitulé « The climate and soils of southwestern Australia in relation to vine growing » (Climat et sols du sud-ouest de l’Australie et culture de la vigne). Ceci fut suivi par un second exposé « Soil and climate of the Margaret River – Busselton area ; their suitability for wine grape production » (Le sol et le climat de la région de Margaret River – Busselton ; leur aptitude à la production de raisins de cuve), dans lequel il identifiait la région de Margaret River comme ayant des caractéristiques similaires à celles des meilleures régions viticoles au monde.

À l’invitation de Kevin et Diana, le Dr Gladstones a visité leur propriété à Wilyabrup au printemps 1965, alors que son premier article n’était pas encore imprimé. Selon Diana, le Dr Gladstones, en voyant leurs terres, a dit : « Oh, vous êtes fous d’élever des vaches et des moutons sur ces terres, pourquoi ne pas y cultiver du raisin ? » Mes parents pensaient déjà à cette idée depuis 1956, et ce fût le coup de pouce dont ils avaient besoin pour aller de l’avant. Ils se sont alors empressés de passer à l’action.

Les vins que vous produisez, que ce soit en Cabernet-Sauvignon ou Chardonnay possèdent un grand potentiel de garde. Comment y parvenez-vous ?

C’est pour moi la biodynamie qui donne un réel équilibre, une pureté et une vie à la terre. Ces conditions dans le climat maritime méditerranéen de Wilyabrup nous permettent d’avoir, année après année, des raisins de qualité constante.
Cela se retrouve indéniablement dans nos vins.
Certains essaient de modifier la nature pour la rendre parfaite. Chez nous, nous aimons penser qu’à la fois dans le vignoble et dans la cave, nous travaillons avec la nature plutôt que d’essayer de la contrôler. Cela nous donne le meilleur et le plus pur potentiel d’expression de la terre mis en bouteilles.