Même si l’arrivée de la vigne dans la région remonte à la période romaine, ce n’est qu’au 19ème siècle, avec la création du domaine Vega Sicilia, que la Ribera del Duero fut identifiée comme une région viticole de première importance.

 

Et c’est en 1982 que la Ribera del Duero a obtenu le statut de DO. En une décennie, 1990-2000, l’encépagement de la région a bondi de 36% et les gros bras de la viticulture espagnole et internationale ont fait leur apparition. La grande majorité des vins produits sont denses, concentrés, extraits avec des élevages longs en bois neufs. S’ils font le bonheur des critiques et des consommateurs américains, ils sont souvent considérés par les Européens comme une caricature du vin.

Alonso del Yerro fait partie des domaines qui ont pris à contre-pied cette mode. Repris en 2002 par Javier et Maria Alonso del Yerro, les vignobles ont été plantés à la fin des années 1980 avec le cépage tempranillo (tinta del pais) et s’étendent sur 26 hectares à 800 mètres d’altitude.

Dès le départ, ils s’attachèrent les services de Stéphane Derenoncourt (qui est toujours consultant aujourd’hui) et de Claude Bourguignon dont la connaissance des sols, très hétérogènes en Ribera, fut d’un précieux secours pour définir les parcelles qui sont vinifiées séparément. Les élevages se font en fûts de chêne français avec une proportion de bois neuf qui ne dépasse pas les 15-20%.

Le millésime 2016 a produit 50.000 bouteilles. Le nez se montre frais, marqué par une empreinte fusain et graphite. Il est accompagné par un boisé luxueux mais pas impactant sur le fruit. La bouche est charnue avec une texture fraîche et sapide. C’est un style très « séveux » dans un profil, assez bordelais mais sans excès de bois.

94 points Parker.