Traduction des notes d’Eben SADIE, document original : Ebens-Notes-2025-Release 

À FOND LA CAISSE…

Depuis notre dernière mise sur le marché, il s’est passé tant de choses qu’il est presque intimidant de prendre le temps de tout reconsidérer ; le temps file à une vitesse vertigineuse. Il nous faut justement prendre ce temps : s’asseoir, préparer un vrai bon repas, ouvrir une belle bouteille et la partager plus souvent avec celles et ceux qui comptent vraiment.

La bonne nouvelle, c’est que la construction du nouveau chai, des unités de mise en bouteille et d’habillage, ainsi que des bureaux, est désormais parfaitement achevée. Nous avons vécu une très belle vendange 2025, cette fois sans béton frais tout autour de nous ! Le nouveau site s’est révélé être une véritable bénédiction. Il a fait faire un bond à notre capacité de travail, tant en précision qu’en rapidité.

Les défis climatiques ont compressé les périodes de vendanges pour de nombreux producteurs à travers le monde, et nous n’échappons pas à cette réalité. Là où nos vendanges s’étalaient auparavant sur deux mois, elles se déroulent désormais souvent sur quatre à cinq semaines. Cela exige une efficacité remarquable et une précision logistique millimétrée pour que tout soit réalisé dans les temps.


LE MILLÉSIME 2024, EN BREF

Nous avons bénéficié d’un hiver exceptionnel avant le millésime 2024, et tout laissait présager l’un des meilleurs millésimes depuis des années. Nous avons donc entamé la saison avec des sols gorgés d’eau, à une capacité de rétention remarquable.

Mais ce qui s’est ensuite produit illustre ce que vivent de nombreuses régions du monde : la pluie s’est tout simplement arrêtée. Du 26 septembre 2023 jusqu’aux vendanges, les vignes ont dû courir un marathon sans aucun ravitaillement en eau ! Aucune pluie de relais, aucune pluie de secours – la première est finalement arrivée à la mi-mai 2024, soit sept mois et demi plus tard, une fois la vendange terminée.

Nous avons fortement réduit les rendements à la vigne pour diminuer la pression sur les ceps et limiter le stress sur l’ensemble du système, étant donné que nous n’irrigons pas. Nous avons pratiqué un paillage intensif pour conserver l’humidité dans les sols. Puis nous avons roulé les couverts végétaux, ce qui a également contribué à réduire le rayonnement solaire et l’évapotranspiration du sol. Malgré tout, ce fut un millésime difficile.

Au moment de la vendange, nous avons choisi de récolter certains vignobles quelques jours plus tôt que lors d’une année « normale », afin de préserver autant d’énergie que possible pour les vignes et de leur permettre de constituer des réserves pour l’année suivante.

Au final, les vins se présentent aujourd’hui remarquablement bien, et nous avons pris d’excellentes décisions pendant les vendanges. Le degré moyen de maturité se situe à 13,5 % d’alcool, avec une acidité allant de correcte à très belle.

Nous avons également mis en place des plateformes très performantes de collecte de données et d’analyses, tant au vignoble qu’au chai, ce qui demande un travail conséquent. Elles nous aideront, sur la durée, à bâtir une base de données complète et à mettre en évidence les zones où des ajustements sont nécessaires. Des données qui ne sont pas traitées ne servent à rien ; nous commençons déjà à discerner les « fils d’or » qui nous échappaient auparavant. Notre programme de pathologie végétale et de sélection-multiplication va lui aussi être totalement repensé, et les nouveaux protocoles permettront de traiter un volume de données bien plus important.

Parmi les nouveaux cépages plantés ces dernières années, certains donnent des résultats remarquables. Nous cherchons en permanence à planter le meilleur matériel végétal sur les sites les mieux positionnés, à mesure que notre compréhension progresse. Alors que la technologie explose dans la vie quotidienne, le monde agricole avance lui aussi à grande vitesse, et il faut courir à plein régime pour suivre. C’est une période passionnante : ces informations ne feront qu’approfondir notre compréhension de ce sujet magnifique qu’est la vigne.

De manière générale, les vins 2024 affichent un très beau caractère, un volume important de fruit primaire et des textures linéaires. Ils ne possèdent pas la densité compacte des vins 2023, mais se montrent plus élégants, plus ouverts, plus aériens, conséquence directe des choix de récolte un peu plus précoces.

Nous avons également observé des conversions sucre-alcool plus faibles au cours des fermentations naturelles, conversion qui peut varier d’une année à l’autre. Cela nous a beaucoup aidés à préserver l’élégance du millésime, en plaçant les vins dans un équilibre très juste. C’est l’un des mystères de l’élaboration de vins naturels.

Nous avons entrepris d’étudier les différentes souches et espèces de levures qui conduisent nos fermentations lors des années chaudes ou fraîches, sèches ou plus régulières. Pourtant, nous n’avons pas identifié de « fil conducteur » : tout est extrêmement variable, sans véritable schéma. C’est en un sens rassurant : la microbiologie de chaque année appartient à cette année-là et devient une composante de l’ADN de l’expression du millésime.

Dans ces millésimes plus difficiles, l’état des vignes, les pratiques viticoles générales et le bon timing des interventions à la vigne deviennent la ligne de partage entre l’excellent et le simplement satisfaisant.


NOUVEAUX VINS À LA GAMME

Lorsque nous avons commencé en 1999, nous avions décidé de produire un seul vin : Columella. Vingt-six ans plus tard, avec 11 vins au compteur, nous évoluons clairement sur un chemin très différent. Avec le temps, à mesure que notre apprentissage s’affinait et que notre compréhension se creusait, nous avons réalisé que le terroir, et ce qu’il souhaite exprimer, racontait une histoire tout autre.

Le Swartland, plus vaste que toute autre région viticole d’Afrique du Sud, a une histoire beaucoup plus large à raconter, faite d’une diversité considérable.

Pour tout domaine, l’un des cauchemars est de voir la gamme de vins s’étirer à l’excès. Pourtant, nous nous trouvons aujourd’hui à ce carrefour où nous introduisons deux vins supplémentaires. Mais cette décision repose sur des raisons solides et une philosophie résolument tournée vers l’avenir.

Il y a une vingtaine d’années, nous avons rejoint le programme sud-africain d’amélioration du matériel végétal et avons commencé à étudier de nouveaux cépages pour l’Afrique du Sud. La première raison est la prise de conscience qu’un territoire aussi vaste ne peut être représenté dans toute sa diversité par un petit nombre de cépages « tendance » devenus de simples marqueurs commerciaux.

Ensuite, la question du changement climatique implique qu’il faudra, à l’avenir, des cépages mieux adaptés aux nouvelles réalités climatiques. Enfin, nous reconnaissons qu’il existe, ailleurs dans le monde, des variétés qui pourraient mieux porter la signature de notre terroir et de notre climat jusqu’à la bouteille — en somme, de meilleurs ambassadeurs, plus aptes à transmettre ce sentiment de lieu.

Nous avons donc entamé un processus long et laborieux d’introduction de matériel via de longues quarantaines, pour des sélections massales comme pour du matériel cloné. Le programme d’amélioration du matériel végétal nous a permis d’accéder à certaines de ces sélections importées. Dans d’autres cas, d’anciennes sélections massales ont été multipliées par culture de tissus in vitro, une méthode qui permet d’obtenir des plants indemnes de maladies à partir d’un fragment de méristème, prélevé avant que les virus contractés n’infectent le point de croissance. Il y a eu de nombreux essais infructueux, de grandes réussites, mais aussi des échecs retentissants.

L’objectif unique était de planter, pour l’avenir, les cépages au plus fort potentiel, totalement exempts de virus. Une fois la plantation réalisée, la seconde étape critique consiste en un programme de pathologie végétale qui surveille et analyse ce matériel, en mettant en œuvre toutes les mesures nécessaires pour le maintenir sain. C’est une bataille quotidienne qui devient un véritable mode de vie.

Pour pouvoir comparer les choses, la plupart des plantations ont été réalisées dans le Paardeberg, sur des granites altérés, et sur la bande côtière de St Helena Bay, essentiellement sur des sols calcaires.

Les cépages sont co-plantés dans les vignobles, mais par rangs, car nous devons suivre chacun d’entre eux individuellement. Nous en avons également besoin rang par rang, car ce matériel servira de pépinière pour nous-mêmes et pour certains partenaires de la filière. Par ailleurs, nous avons vinifié ces cépages à l’échelle micro-cuvée pendant plusieurs années pour mieux les comprendre et appréhender leur comportement sur nos terroirs. À l’avenir, notre intention est de les planter en complantation dans de nouveaux vignobles.

Les deux vignobles les mieux positionnés après toutes ces années de travail accèdent aujourd’hui à la bouteille.


TWISWIND

Traduit littéralement, Twiswind signifie « Vent de dispute » ou « se disputer avec le vent », car cette parcelle est située dans la zone du Paardeberg la plus exposée au vent. Le vent y a fortement limité la vigueur, ce qui nous a aidés, paradoxalement, à amener rapidement ces jeunes vignes vers un très bon équilibre végétatif.

Twiswind est un bloc co-planté de Vermentino, Piquepoul, Marsanne, Grenache Blanc, Cinsaut Blanc, Palomino, Chenin Blanc, Grillo, Assyrtiko, Verdelho, Clairette Blanche et Semillon.

À ce stade, le vignoble est récolté en deux passages. Les deux lots sont fermentés séparément : le premier en vieux foudre, le second en cuve béton. À terme, notre objectif est de vendanger l’ensemble du vignoble en une seule fois. Nous avons mené des essais pour observer différents modes et calendriers de taille, ainsi que les dates de maturité qui en résultent, afin de rapprocher les cycles de maturation de tous les cépages.

Nous avons également constaté qu’au départ, dans la jeunesse du vignoble, la croissance des vignes était très hétérogène. Avec le temps, leur système racinaire s’est fortement développé, ce qui a rapproché les dates de maturité d’une variété à l’autre. Nous réglerons cela plus tôt que tard. L’objectif n’est toutefois pas de récolter tous les cépages au même niveau de maturité, mais au moins de les réunir dans une fenêtre de maturité cohérente sur le plan vinique.

Le millésime actuel constitue la troisième mise de ce vignoble, et nous y observons une qualité constante et des résultats réguliers. Le vignoble possède une forte personnalité et une histoire à raconter.


SONVANG

Sonvang signifie « Attrape-Soleil », nom donné à ce vignoble orienté à l’ouest parce qu’il capte pleinement le soleil couchant de l’après-midi.

Par définition, il s’agit d’un site plus chaud. Historiquement, dans les climats frais, les sites tardifs étaient souvent considérés comme les meilleurs pour produire des vins de qualité. À l’inverse, nous avons appris que, pour les cépages rouges en climat chaud, les sites à maturité plus précoce sont souvent plus avantageux. Ils permettent de récolter les raisins avec la plus grande part d’acidité naturelle, voire parfois dans de meilleures conditions si la cueillette se fait avant les fortes vagues de chaleur. Sonvang est précisément un vignoble de ce type.

Le vignoble est planté en Alicante Bouschet, Agiorgitiko, Pontac, Bastardo do Castello, Tinta Amarella, Tinta Barocca, Lleudoner Pelut, Grenache Noir, Pinotage, Cinsaut, Counoise et Carignan.

Comme à Twiswind, la réalité actuelle est que nous réalisons essentiellement deux passages de vendange, avec, sur le long terme, l’objectif de récolter tout le vignoble en une seule fois.

Les deux récoltes sont fermentées en cuve béton, puis pressées et entonnées en vieux foudre et en cuve béton, où le vin est élevé pendant quatorze mois avant la mise en bouteille. Le caractère du vignoble est déjà d’une originalité et d’une singularité incroyables, sans aucun équivalent dans ce que nous avons produit jusqu’ici – là encore, une histoire à raconter.


UNE NOTE FINALE SUR CES DEUX VINS, LEUR PHILOSOPHIE ET LEUR RAISON D’ÊTRE

Nos vins de Signature, Columella et Palladius, sont des vins régionaux qui ont pour objectif unique d’exprimer ce qu’est le Swartland. Pour cela, nous devons aller chercher la plus grande diversité possible de cépages et de types de sols qui composent la région, afin d’avoir au moins une chance d’y parvenir.

Twiswind et Sonvang sont deux vignobles situés sur des lieux précis, avec une base variétale pensée pour répondre aux réalités climatiques et environnementales actuelles, mais avec un dispositif mieux adapté et une génétique plus tournée vers l’avenir. Nous ne sommes pas « mariés » à la composition actuelle de ces vignobles : nous prévoyons déjà de replanter certaines sections avec de nouveaux matériels, et nous continuerons à le faire.

En 1887, ‘T Voetpad a été planté pour la première fois en Muscat d’Alexandrie. Quelques années plus tard, on y a ajouté Palomino, Semillon Blanc et Semillon Gris. En 1928, ce fut au tour du Chenin Blanc, puis, plus récemment, pendant la sécheresse, nous avons interplanté davantage de Semillon et de Palomino là où des ceps avaient disparu. Ainsi, le vignoble continue d’évoluer et de s’adapter.

Twiswind et Sonvang sont deux jeunes vignobles co-plantés, à la manière de ‘T Voetpad, mais avec un socle variétal beaucoup plus large dès le départ. L’idée est de continuer à les ajuster et à les « élaguer » jusqu’à ce qu’ils atteignent leur meilleur potentiel, dans un climat en constante évolution et à mesure que progresse notre compréhension du lieu. Nous souhaitons embarquer tout le monde dans ce voyage.

Nous n’avons jamais parlé à l’homme qui a planté ‘T Voetpad, et nous pensons qu’il n’aurait jamais pu prévoir ce que deviendrait ce vignoble. Nous, les agriculteurs, plantons : c’est ce que nous faisons, même lorsque cela va à l’encontre de toutes les probabilités.

Nous espérons que la plupart de nos membres les plus fidèles pourront mettre la main sur au moins une de ces bouteilles, voire plusieurs.


PALLADIUS PREND SON ESSOR

Ces dernières années, nous avons fortement concentré nos efforts sur le développement de Palladius, notre vin blanc régional. Les objectifs principaux étaient d’affiner la composition en vignobles, de gérer chaque parcelle de manière encore plus spécifique et de gagner en raffinement pendant les deux années d’élevage en amphores, en béton et en foudres.

Cette année, lors de notre dégustation annuelle de tous les vins, il s’est clairement imposé comme le vin phare de la série. Nous avons enfin le sentiment d’être en train d’atteindre notre but.

C’est le vin le plus complexe à produire : de nombreux vignobles entrent dans l’assemblage, avec un grand nombre de variables lors de la vinification et de l’élevage. Nous avons encore beaucoup à apprendre.

Il est très facile de s’attacher à un vignoble unique et de s’identifier à lui. À l’inverse, Palladius réunit une multitude de dynamiques à tel point qu’il peut parfois intimider, y compris ceux d’entre nous qui vivent avec lui au quotidien.


PROJET « FUTURE VINTAGE »

Nous espérons pouvoir, d’ici la fin de l’année ou au tout début de l’année prochaine, dresser une liste de nos vieux millésimes disponibles pour nos membres et nos visiteurs.

L’idée est de proposer certains de nos anciens millésimes en quantités limitées à de vrais « buveurs ». Non pas aux marchands, aux opérateurs du marché gris ou aux spéculateurs, mais aux amateurs qui souhaitent les boire.

Il nous agace de voir certains membres, visiteurs ou amateurs de nos vins se retrouver contraints d’acheter sur le marché à des prix délirants, en particulier pour les vieux millésimes.

Nos anciens millésimes ont certes plus de valeur, mais ils doivent être bus, pas échangés comme des jetons. Nous consacrerons également beaucoup d’efforts à leur présence sur les cartes de restaurants en Afrique du Sud, avec des plafonds de prix fixés, afin d’éviter que la cupidité ne se substitue au plaisir de boire.

Nous souhaitons remercier tout le monde pour son soutien continu et pour la confiance qui nous a été accordée. Puissent 2025 et les années à venir ouvrir de nouveaux horizons.

Vous trouverez ci-après un bref aperçu des vins mis en marché.

PALLADIUS 2023

Ce millésime 2023 de Palladius se présente avec une robe étonnamment lumineuse après 24 mois d’élevage. Le nez affiche des arômes zestés de citron vert, de pomme verte et de fruits à noyau délicats, portés par une trame saline discrète. En bouche, le vin montre une grande pureté de ligne : les tanins sont fins, parfaitement intégrés, et l’acidité, bien présente, étire la bouche jusqu’à une finale longue et précise. L’intégration plus marquée de cépages naturellement plus frais et modérés en alcool renforce le sentiment d’équilibre et de tension. C’est potentiellement l’une des expressions les plus abouties de Palladius à ce jour.


COLUMELLA 2023

Le millésime 2023 de Columella s’ouvre d’abord sur des arômes de fraise et de fruits rouges croquants, qui évoluent vers la cerise noire et un registre floral très parfumé. Avec l’aération, les notes de violette, signature du vin, gagnent en intensité et se fondent dans une matière compacte et centrée. En bouche, les tanins sont plus fermes et plus accrocheurs que sur 2022, avec une profondeur qui rappelle la structure du 2019. L’acidité bien posée soutient un milieu de bouche dense et une finale longue et légèrement serrée. C’est un Columella construit pour la garde, qui demandera du temps pour dévoiler pleinement ses nuances.


SOLDAAT 2024

Ce Soldaat 2024 offre un nez délicat de cerise rouge, de fraise fraîche et de grenade, avec des accents floraux et une transparence aromatique remarquable. En bouche, le vin se montre élancé, porté par un fruit pur et lumineux. Les tanins, fins et poudrés, enveloppent la matière sans la durcir, et l’acidité, bien intégrée, apporte de l’allonge et de l’énergie. La finale est persistante, sur le fruit rouge et une impression d’élégance aérienne. C’est une expression particulièrement raffinée de Grenache en climat frais du Swartland.


POFADDER 2024

Le Pofadder 2024 se montre immédiatement expressif, avec un bouquet intense de fruits rouges mûrs, de fraise et de cerise, relevé par des notes d’herbes séchées et d’épices orientales. La bouche reprend ce registre ample, avec un cœur de fruit juteux et profond. Les tanins, plus doux que d’ordinaire, sont déjà très bien fondus et donnent au vin une texture souple, presque caressante, tout en conservant une belle tenue. L’acidité apporte fraîcheur et précision, et la finale, longue et savoureuse, confirme qu’il s’agit de l’un des grands Pofadder récents.


SONVANG 2024

Ce premier millésime 2024 de Sonvang dévoile un nez méditerranéen mêlant herbes sèches, romarin et garrigue, sur un fond de fruits rouges éclatants. Le vin se présente encore dans sa jeunesse, avec une très légère réduction noble qui souligne son caractère et favorisera son évolution en bouteille. En bouche, la trame est bâtie sur des tanins poudrés, fermes et ciselés, étroitement liés à une acidité vive qui étire la finale. L’ensemble est droit, énergique et déjà très distinctif. Sonvang 2024 appelle clairement quelques années de garde pour nuancer et fondre cette structure prometteuse.


TREINSPOOR 2024

Le Treinspoor 2024 s’ouvre sur une palette sombre et raffinée de graphite, de figue sèche et de fruits noirs, qui s’enrichit de notes de violette et d’un caractère « crayon taillé » très typé. La bouche confirme cette impression de densité et de profondeur : la matière est concentrée, portée par des tanins nombreux, serrés et superposés, et par une acidité qui maintient l’ensemble en tension. La finale est longue, ferme et savoureuse, laissant une empreinte de fruits noirs et d’épices. C’est l’une des expressions les plus aériennes mais aussi les plus imposantes de Tinta Barocca que nous ayons produites, et elle demandera du temps pour se déployer pleinement.


TWISWIND 2024

Ce millésime inaugural 2024 de Twiswind se caractérise par des arômes d’agrumes vifs, de citron vert et de zeste, auxquels se mêlent des notes de pomme Granny Smith et de peau de pêche. La bouche impressionne par sa structure : la matière est compacte, texturée, et s’appuie sur un noyau de tanins fins mais marqués. L’acidité, ferme et précise, confère une tension linéaire qui traverse tout le vin jusqu’à une finale droite et persistante. Twiswind 2024 est une expression construite sur l’ossature et la fraîcheur, qui gagnera incontestablement en complexité avec le temps.


KOKERBOOM 2024

Kokerboom 2024 présente au nez les arômes cireux et de lanoline emblématiques du Semillon, complétés cette année par des notes de gingembre frais, d’épices douces et une touche de fruits tropicaux comme la grenadille. En bouche, la texture est ample mais remarquablement tenue : les tanins et les composés phénoliques se distinguent par leur finesse et leur précision, et l’acidité apporte de l’allant sans jamais dominer. L’ensemble donne une version étonnamment fraîche et ciselée de ce terroir puissant, avec un potentiel de garde important.


‘T VOETPAD 2024

Le millésime 2024 de ‘T Voetpad dévoile des arômes subtils de paille claire, de lanoline et de citron vert, auxquels s’ajoutent, à l’aération, des notes évoquant des bottes de paille fraîchement pressées. En bouche, la sensation est à la fois ample et parfaitement équilibrée, malgré la diversité des cépages co-plantés. Les tanins se montrent puissants mais bien intégrés, et l’acidité offre une fraîcheur incisive qui garde le vin sous tension. La finale est longue, salivante et nette. C’est un millésime particulièrement vibrant, promis à une belle évolution en bouteille.


SKERPIOEN 2024

Skerpioen 2024 s’ouvre sur des notes de pêche et d’agrumes, accompagnées d’une touche discrètement tropicale, avant de glisser vers le profil salin et iodé qui fait la signature du vignoble, rappelant une saumure marine. En bouche, le vin est légèrement plus accessible que d’habitude : l’acidité, un peu plus basse, apporte une fraîcheur suffisante sans dominer la texture. La matière reste précise et tendue, et la finale, saline et savoureuse, renforce la sensation de minéralité. C’est l’un des vins de la gamme qui pourra être apprécié plus tôt, tout en ayant la structure nécessaire pour bien évoluer.


MEV. KIRSTEN 2024

Le millésime 2024 de Mev. Kirsten présente d’abord des arômes de fruits exotiques plus amples, rehaussés de notes épicées et herbacées. Avec un peu de temps dans le verre, le profil s’oriente vers des nuances plus fraîches de pomme verte et d’olive, composant un ensemble complexe où se rencontrent poids, puissance et vivacité. En bouche, le vin est ample, texturé, porté par une acidité plus fraîche que la moyenne du vignoble, qui équilibre la richesse naturelle. La finale est longue, précise et dynamique. C’est un millésime de référence pour Mev. Kirsten, qui s’annonce particulièrement apte à la garde.


SKURFBERG 2024

Ce Skurfberg 2024 affiche un registre de fruits tropicaux mûrs, associées aux notes plus fraîches de pomme Granny Smith qui caractérisent le site. La bouche est marquée par une certaine viscosité et un beau volume, immédiatement contrebalancés par une acidité brillante qui tend la ligne et prolonge la finale. L’expression est plus linéaire et rectiligne que sur d’autres millésimes, avec une minéralité discrète mais bien présente. Skurfberg 2024 a clairement la structure et l’équilibre pour gagner en complexité avec quelques années de bouteille.


ROTSBANK 2024

Rotsbank 2024 développe au nez des arômes serrés de pierre à fusil et d’algues marines, auxquels se joignent des notes de fruits tropicaux, notamment la grenadille. En bouche, une fine trame de thé vert et d’herbes infusées traverse la matière, tandis que le tanin se resserre légèrement en fin de bouche, apportant un toucher sec et précis. La finale est longue, élégante et tonique. C’est une expression de Chenin particulièrement linéaire et ferme, qui peut se montrer légèrement réduite à l’ouverture : une aération ou un passage en carafe sera bénéfique dans les premières années.