Alvaro Espinoza et sa femme Marina ont fondé Antiyal en 1996, dans la vallée de Maipo au Chili. Antiyal, qui signifie ‘‘Les fils du Soleil’’ en Mapuche (peuple aborigène chilien), n’était à l’origine qu’un vignoble d’à peine 3 hectares. En 1998, le domaine produisait 3 000 bouteilles. Aujourd’hui, il s’est un peu agrandi et produit 3 vins : 7 000 bouteilles d’Antiyal, 12 000 bouteilles de Kuyen et 2 000 bouteilles d’Escorial. Alvaro, en plus d’être consultant pour de nombreux domaines chiliens, est le pionnier de la viticulture en biodynamie d’Amérique du Sud. Chez lui, le travail est artisanal à toutes les étapes du processus d’élaboration des vins. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus sur ses méthodes de travail.

Alvaro, vous êtes l’un des pionniers à avoir fait de la viticulture en biodynamie en Amérique du Sud, quelles convictions vous ont incité à utiliser cette méthode ?

J’ai appris à travailler les techniques d’élevage organiques chez Fetzer de 1994 à 1998. Nous faisions pousser des légumes et le goût était bien meilleur qu’en agriculture conventionnelle. J’ai donc pensé que cela serait applicable au vin. D’où ce choix raisonnable, plutôt que d’utiliser des pesticides. En 1998, nous sommes passés en biodynamie et pour moi l’idée d’avoir un système de production local où nous respections l’individualité de notre territoire avait du sens en terme de qualité et d’expression du terroir. Le fait de produire de la nourriture et pour nous des vins, avec un minimum d’impact sur l’éco-système, est un gage de qualité et de reconnaissance.

Quelles techniques utilisez vous chez Antiyal pour y parvenir ?

A Antiyal, nous organisons le domaine comme un éco-système à part entière. Nous développons la biodiversité dans les vignes, nous avons des prairies pour nourrir les animaux, et nous utilisons leur fumier pour faire notre propre compost afin de garder la fertilité du vignoble. Les préparations biodynamiques que nous réalisons augmentent la qualité et la vitalité du terroir. Tout cela en fonction du calendrier lunaire pour être le plus efficace.

Aujourd’hui, une majorité des vins ne sont produits qu’avec un seul cépage. Hors, votre cuvée Kuyen est un assemblage de Syrah, Cabernet-Sauvignon, Carmenere et Petit Verdot. Qu’essayez vous de démontrer avec ce vin ?

J’aime assembler mes vins parce que l’on peut avoir une meilleure expression du terroir. Le vin est plus en relation avec son origine qu’avec un cépage. On peut avoir une dimension différente en complexité.

Vous travaillez également avec Mario Toso sur le projet Luna Austral en Argentine. Pouvez vous nous présentez la cuvée Sintonia ?

Le vignoble se trouve à 900 mètres d’altitude sur la Cordillère des Andes dans la région de la Consulta dans la vallée de Uco. Il est certifié en agriculture biodynamique depuis le début du projet en 2008.Sintonia est un assemblage de Merlot, Cabernet-Franc et de Malbec. Ce vin est né grâce au propriétaire de Luna Austral, Roberto, qui adore les vins de Saint Emilion. D’où l’idée de faire un vin avec le même assemblage et une touche de Malbec.