Japon

La viticulture pour la consommation de raisin de table est ancienne au Japon mais la culture de la vigne pour la production de vin remonte à l’ouverture du Japon à la culture occidentale sous l’ère Meji dans la deuxième moitié du 19ème siècle. En 2017, la production viticole du Japon était d’un peu plus d’un million d’hectolitres mais seulement un cinquième de cette quantité provenait du vignoble japonais. L’import de moûts ou de concentrés de raisins représentait les 4/5 de la production. Les statistiques de « Japan’s National Tax Agency » indiquent que sur les 3,5 millions d’hectolitres consommés dans le pays, seuls 4% sont produits dans le pays. L’export de vins japonais est marginal avec seulement 580 hectolitres exportés en 2017.

Le Japon possède 14 régions principales de production(en noir sur la carte). ​La région principale de production est Yamanashi qui produit 31% des vins du pays suivi de Nagano (23%) et d’Hokkaidō (17%). La superficie totale du vignoble pour les raisins de cuve se compte en quelques centaines d’hectares et environ 25 000 hectares sont consacrés aux raisins de table.

La Légende raconte que la viticulture commença en 718 après Jésus-Christ à Katsunuma, dans la préfecture de Yamanashi mais la consommation du vin ne fut documentée qu’au 16ème siècle avec l’arrivée des missionnaires Jésuites portugais. Cependant ce n’est qu’en 1873 que les premières tentatives d’élaboration de vin furent entreprises à Yamanashi avec de l’équipement utilisé pour la production de saké. L’arrivée du phylloxera en 1884 allait mettre un terme aux premières expériences de viticulture et de vinification japonaises. Il fallut attendre l’après-guerre pour que la production redémarre principalement sous la forme de vins enrichis au sucre et au miel car les Japonais avaient du mal avec l’acidité des vins. Pendant la guerre, certains domaines furent mis à contribution pour produire des vins pour les troupes engagées au combat et il existe encore des vestiges de cette période dans certains domaines.
Durant les années 1970 et 1980, l’expansion de l’économie japonaise allait voir l’import et la consommation de vin bondir ce qui eut un effet positif sur la production locale et sur le vin japonais fait avec des cépages cultivés localement. Les années 1990 et 2000 virent une réduction importante des taxes et la consommation continua de croître. La victoire de Shinya Tasaki au concours du Meilleur Sommelier du Monde en 1995 a largement bénéficié à la notoriété du vin et à son appréciation dans la culture japonaise. Les bénéfices des polyphénols sur la santé ont également poussé les autorités à encourager la viticulture et l’élaboration du vin à partir de cépages cultivés dans le pays.

Le Japon ne possède pas un climat idéal pour la viticulture en raison d’une pluviométrie abondante (1700 mm par an), de températures plutôt basses pendant la période de maturation des raisins (18°C en août à Yamanashi ), un ensoleillement limité et de typhons qui frappent l’île régulièrement. Le climat est de type subtropical. Ces conditions ont d’abord poussé les viticulteurs à planter les vignes en pergola ou en taille horizontale appelée » »Tanajitate » » (棚仕立) pour permettre aux grappes de se trouver à 1,5 ou 2 mètres du sol pour une meilleure ventilation et une meilleure résistance aux typhons. Dans les régions montagneuses où l’ensoleillement est faible, comme à Tochigi, les vignes sont plantées à flancs de collines et les vignobles sont enherbés pour éviter l’érosion. Les sols sont d’origine alluvionnaire avec des limons sableux et argileux et ils sont plus colluviaux en altitude. Yamanashi possède une sols majoritairement granitiques.

On trouve des cépages internationaux dans le pays comme le cabernet sauvignon le merlot, le chardonnay et le müller-thurgau mais les viticulteurs ont tendance à préférer des cépages comme le koshu, le kyoho, ou plus récemment le pione (un hybride obtenu par croisement du kyoho de « cannon hall muscat »). Les cépages nord-américains comme le Delaware et le Niagara, le muscat de Bailey A, populaires après la guerre ont tendance aujourd’hui à disparaître.

Il y a peu de producteurs indépendants sur l’île et l’industrie vinicole est dominée par de grandes exploitations comme Suntory (marques Snaraku et Manns) et Sapporo (marques Château Lion, Delica, Kirin et Château Mercian). Ces gros conglomérats élaborent la majorité de leurs vins avec des moûts importés en vrac et des concentrés de raisins. Les vins élaborés localement avec des produits importés doivent l’indiquer sur l’étiquette. Parmi les petits producteurs qui produisent des vins provenant de raisins cultivés localement, on peut citer Marufuji, Kizan, Katsunuma Jozo, Grace (dans la préfecture de Yamanashi), Takeda (Préfecture d’Yamagata) et Tsuno (Préfecture de Miyazaki).

Les vignerons

Ayana Misawa

Kouji Kiyokawa

Tazaemon Yamamura

François Chartier

Noguchi Naohiko