2023
Le millésime 2023 correspond à l’une des saisons de croissance les plus longues, les plus fraîches et les plus humides observées en Californie au cours du XXIᵉ siècle. Les précipitations ont été supérieures aux moyennes historiques sur l’ensemble de l’État, atteignant localement plus de 200 % de la normale dans le sud de la Californie. Les températures moyennes annuelles se sont maintenues en dessous des standards récents, avec des conditions particulièrement fraîches à Santa Barbara et Santa Maria.
L’hiver et le début du printemps ont été marqués par des pluies intenses, provoquant localement des inondations, des phénomènes d’érosion des sols et des pertes ponctuelles de jeunes plantations. Des chutes de neige ont été observées sur les reliefs de Napa et Sonoma, un événement rare à cette échelle.
Le débourrement a été tardif dans l’ensemble des régions : mi-mars à Napa et Sonoma, et jusqu’au début du mois d’avril à Paso Robles pour certains cépages.
Malgré l’abondance d’eau, la vigueur végétative est restée modérée, conséquence des années de sécheresse précédentes. Les rendements se situent globalement autour de la moyenne, avec des variations significatives selon les cépages, les dates de floraison et les secteurs. Les cépages à floraison tardive ont généralement présenté des grappes et des baies de plus grande taille que les variétés précoces.
Le printemps frais a entraîné une nouaison hétérogène selon les zones et les cépages. La pression fongique, principalement liée à l’oïdium, a été plus élevée que les années précédentes mais est restée maîtrisable par des interventions viticoles adaptées. L’absence de vagues de chaleur prolongées durant l’été a favorisé une maturation lente et progressive des raisins.
Les vendanges ont été tardives et étalées dans le temps, certaines parcelles étant récoltées jusqu’à la fin octobre, voire début novembre dans les régions les plus fraîches. Un court épisode de chaleur début octobre a contribué à l’augmentation des niveaux de sucres sur certaines parcelles, sans modifier sensiblement les équilibres acides.
Les premiers profils observés en cave indiquent des degrés alcooliques modérés, une acidité naturellement préservée, des couleurs soutenues sur les vins rouges, ainsi qu’une bonne maturité phénolique. Les ajustements œnologiques ont été globalement limités, les paramètres analytiques se montrant stables tout au long des vinifications.
D’un point de vue structurel, le millésime 2023 se distingue par une expression plus fraîche et plus retenue que les millésimes récents, en cohérence avec les conditions climatiques observées. La qualité du millésime, bien que jugée élevée par de nombreux producteurs, devra être confirmée à la mise sur le marché des vins.
2022
La poursuite de la sécheresse, combinée à des épisodes de gel printanier épars, a conduit aux rendements les plus faibles observés en Californie depuis 2011. La saison de croissance, globalement chaude, a été marquée par une vague de chaleur précoce début septembre, avec des températures dépassant les 40 °C pendant une semaine consécutive, entraînant des vendanges très concentrées dans le temps.
Les premiers rouges mis sur le marché présentent une concentration de fruit marquée et un réel potentiel de garde. Les vins blancs se montrent plus hétérogènes : ceux récoltés précocement affichent fraîcheur et dynamisme, tandis que les vendanges plus tardives tendent vers une maturité poussée, voire une certaine surmaturité.
2021
Le millésime 2021 est caractérisé par une sécheresse sévère, conséquence d’un hiver très pauvre en précipitations et de conditions climatiques durablement sèches. Cela s’est traduit par des rendements faibles et des baies de petite taille sur l’ensemble des cépages. La sécheresse a également entraîné des dates de vendanges particulièrement précoces dans toutes les régions.
Les vins, toutes couleurs confondues, se distinguent par une forte concentration aromatique, une intensité naturelle marquée et un bon potentiel de vieillissement.
2020
Un millésime particulièrement éprouvant, en raison de la combinaison des contraintes sanitaires liées au COVID-19 tout au long de la saison végétative et des incendies majeurs survenus à partir du mois d’août, se prolongeant jusqu’à la fin de l’année. Avant les feux, la qualité du raisin s’annonçait prometteuse, portée par un printemps doux suivi d’un été tempéré.
Les producteurs ayant pu vendanger avant les incendies ont obtenu des raisins de belle qualité, mais beaucoup ont vu leurs vins — en particulier les rouges — compromis ou perdus en raison de l’impact de la fumée.
2019
Des pluies abondantes au printemps ont permis un démarrage végétatif optimal. La saison de croissance s’est ensuite déroulée sous des conditions climatiques régulières, ponctuées seulement de quelques épisodes de chaleur modérée, avant des vendanges fraîches et stables.
Ce contexte a offert aux producteurs la possibilité d’élaborer des vins dotés d’une acidité naturelle préservée et d’un profil particulièrement élégant, selon les choix de vinification.
2018
Les pluies en début d’année ont favorisé un bon état sanitaire de la vigne. Un automne frais a ensuite permis une maturation lente et progressive, aboutissant à des rendements légèrement supérieurs à ceux de 2017.
À l’échelle de l’État et sur l’ensemble des cépages, le millésime donne naissance à des vins de bonne qualité générale, présentant équilibre, précision et un potentiel de garde satisfaisant.
Source : www.jancisrobinson.com