La Faraona 2018 : 100 points Parker !

La Faraona 2018, souvent mystérieuse, est une cuvée en constante évolution. Elle provient du vignoble appelé « El Ferro », une parcelle très spéciale. « Je taille personnellement chaque pied de vigne de La Faraona », m’a dit Ricardo , « Elle est à moi! ». La superficie de la parcelle est de seulement 0,55 hectare, avec 8% de raisins blancs (probablement des variétés de godello et de jerez). Les vignes ont 72 ans et se trouvent sur une pente très raide, orientée sud-est, entre 800 et 860 mètres d’altitude. Il y a une faille tectonique qui traverse la parcelle et apporte une combinaison inhabituelle d’éléments et de sols très peu profonds, avec la roche-mère qui se trouve à environ 30 centimètres de profondeur. Les raisins partiellement égrappés fermentent avec des levures indigènes dans un foudre de chêne, puis le vin est élevé en foudre et en barrique pendant 12 mois. Le bouquet qui émanait du verre était tout simplement époustouflant, une combinaison subtile et complexe de fleurs, d’herbes et d’épices. Le bouquet de ce vin m’avait emmené dans différents endroits (souvent la Loire) dans le passé, mais cette fois, il m’a emmené sur les pentes humides et verdoyantes du Bierzo avec les sols humides et l’odeur atlantique des fougères et de la mousse. C’est le plus « atlantique » des vins du millésime 2018. Il a de la fraîcheur et de la légèreté mais aussi beaucoup d’énergie et de lumière. Il possède une grande pureté, un très fort sentiment d’appartenance, et il « encapsule » les pentes humides de Corullón comme aucun autre. Cela n’a rien d’étonnant. Ricardo m’a dit que c’était le seul millésime de La Faraona où tout avait été harmonieux de bout en bout, dès les pieds de vignes. Ce qui me laisse penser que ce vin va être bon tout au long de sa vie. C’est différent du 2014, qui était un millésime plus frais, mais c’est tout aussi bon.
1 666 bouteilles, 54 magnums, 10 doubles magnums et six jéroboams ont été produits le 22 janvier 2020.
Au vignoble, Ricardo a surgreffé un bon pourcentage des vignes blanches en rouge depuis huit ans.

 

Ce sont les premiers millésimes 2018 que j’ai goûtés à Bierzo, un millésime très attendu dans la zone viticole, et il est souvent décrit comme un retour à des conditions « normales », ce qui signifie ici un printemps modérément humide et doux, assez pluvieux vers la fin devenant plus sec avec des conditions méditerranéennes en juillet et août. Il y a eu 950 mm de précipitations totales, et les températures ont été légèrement inférieures à la moyenne. Il y a même eu un hiver enneigé, ce qu’on n’avait pas eu ces dernières années, et le temps ne s’est mis au beau que vers le 10 juin, populairement connu sous le qualificatif du « 40 mai », quand les conditions estivales arrivaient autrefois.

Les vins de « Descendientes de J. Palacios » de 2018 sont la meilleure série de vins qu’ils ont produite depuis qu’ils ont mis les pieds à Bierzo en 1999. Et pour comprendre mon enthousiasme, permettez-moi de le résumer comme le meilleur millésime de ce vin, le plus cohérent, le plus fiable et le plus sérieux d’Espagne.

Tout simplement à couper le souffle.

Bravo!!

Par Luis Gutiérrez
Traduction de Claude Gilois & Jean-Luc Soubie