Ca’Marcanda

Les premiers mois de 2019 confirment le changement climatique en cours, qui se manifeste par la survenue d’événements extrêmes beaucoup plus fréquents avec des changements de saisons et des précipitations brèves mais intenses. L’hiver a été froid et sec. L’augmentation de la température n’est survenue que dans les derniers jours de février avec des chiffres bien supérieurs à la moyenne saisonnière. Des averses orageuses ont caractérisé les mois de printemps, surtout en mai, compensant le manque de pluie pendant l’hiver, mais contribuant à un nouveau retard du bourgeonnement (20 jours plus tard qu’en 2018). Juin et juillet ont cependant été des mois avec des températures supérieures à la moyenne saisonnière, caractérisés par des journées très chaudes et sèches. Les variations de température entre la nuit et le jour ont permis aux vignes de rester en équilibre sur une année qui, jusqu’à fin juillet, avait été d’une sécheresse inquiétante. Au début de la véraison, retardée d’une semaine par rapport à la norme, les vignes étaient saines avec un excellent feuillage. Fin juillet, un total de 80 mm de pluie sont tombés en une seule journée (dans la nuit du 27 au 28 juillet), suivis d’une baisse drastique des températures pendant une dizaine de jours. Les raisins ont largement bénéficié de cette abondante pluviométrie qui a contribué à une maturation plus lente et plus équilibrée. En août, il y a eu de nouvelles averses (30 mm de pluie le 23 août) qui, à leur tour, ont retardé la récolte (10-15 jours plus tard que l’année précédente). Elles ont donné des raisins à peau plus mûre et des tanins élégants. En septembre, les vents de la tramontane ont séché les grappes de raisin, aidant à maintenir les raisins en bonne santé et permettant aux vendanges de commencer par les cépages blancs les premiers jours de septembre et les cépages rouges le 15 septembre. Un temps instable aux environs du 20 septembre (avec 40 mm de pluie) a adouci les peaux et, associé au beau temps jusqu’en octobre, a contribué à la pleine maturation phénolique des variétés à maturation tardive, comme le cabernet sauvignon et le cabernet franc. La récolte s’est terminée le 6 octobre d’une manière très satisfaisante. Notre perception est que les vignes ont commencé à mieux se défendre contre les fluctuations climatiques. Elles apparaissent plus résistantes et ont atteint un cycle végétatif plus équilibré, un aspect très important dans les millésimes tardifs comme 2019. La quantité récoltée était moyenne et avec l’avancement de la fermentation, le millésime se révèle être une année opulente pour les merlots, structurée pour les variétés syrah et sangiovese, et complexe et élégante pour le cabernet franc et le cabernet sauvignon.